Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Work Hours
Monday to Friday: 7AM - 7PM
Weekend: 10AM - 5PM

Réinventer l’Enseignement Supérieur à l’Ère de ChatGPT : Défis et Opportunités pour l’Éducation de Demain

Si mes connaissances dans l’enseignement supérieur sont plus limitées que celles du monde de la formation professionnelle, mon utilisation des derniers outils d’IA génératifs ainsi que les nombreux écrits qui m’inspirent me permettent de me positionner clairement… Non, ChatGPT ne va pas précipiter le monde dans les abîmes ! Non, ChatGPT n’est pas le mal absolu ! Non, chatGPT ne doit pas être interdit, mais adopté et adapté ! Et cette adaptation doit être plus forte au niveau de l’enseignement supérieur, tant celui-ci façonne les professionnels de demain !

L’Italie fut le premier pays à interdire à l’IA d’openAI sur son territoire, et Science po a communiqué sur son interdiction très rapidement, certainement de peur de voir ses étudiants se servir exclusivement de l’IA pour faire leurs devoirs ! Pour ma part, il fallait, et il faut sensibiliser le public et lui permettre de grandir avec ! Et oui, l’IA est là, et elle n’est pas prête de disparaître.

Je vais donc prendre un risque dans cet article et m’attaquer à l’enseignement supérieur et comment les enseignants du supérieur peuvent réagir quant aux méthodes d’apprentissage, leur remise en question de leur métier et surtout comment adapter son évaluation à la mouvance actuelle.

Revoir ses modalités d’enseignement

Un très grand nombre d’enseignants du supérieur n’a pas encore utilisé chatGPT, à l’inverse des élèves qui l’utilisent pour rendre des devoirs de qualité (on parle d’un chiffre de 7 étudiants sur 10
Si les étudiants utilisent chatGPT, c’est tout d’abord parce qu’ils gagnent du temps. Fini les nuits blanches à écrire son devoir, fini les manques d’inspiration, ChatGPT fait tout pour eux et leur permet de trouver un peu de repos. Cependant, ils font cela, car le modèle français base la réussite et la qualité de l’élève sur la note finale et non le processus d’apprentissage qu’il a suivi afin d’atteindre son but… Et c’est cela qui pose problème.
ChatGPT permet non seulement de rendre une copie de qualité et d’atteindre une note élevée, ce qui est le but attendu par l’élève, mais il supprime le but voulu par l’enseignant pédagogue : la recherche, l’esprit de synthèse et l’analyse du contenu, ce qui est l’essence même de l’apprentissage et des études ! Et oui, ChatgPT permet, en un temps record, de construire son devoir selon la forme voulue par les enseignants : Introduction, développement, conclusion ! La forme idéale, me direz-vous…

Mais en laissant ChatGPT construire à la place de l’apprenant, ne perd-t-on pas ce qui fait de nous des êtres pensants ? ChatGPT effectue l’écriture, mais supprime cet esprit de recherche et de critique…
Par contre celui-ci présente un avantage non négligeable : une véritable capacité à cadrer, synthétiser et à fournir des informations (mais pas toujours vraies).

Le rôle de l’enseignant de demain est sans doute de faire évoluer ses méthodes d’enseignement, en partant du constat que l’élève a maintenant un allié de choix !

Se poser les bonnes questions
Les enseignants doivent maintenant enseigner à l’ère des IA génératives et ainsi remettre en question leur manière d’enseigner. tout en se remettant eux-mêmes en question… En regardant plus haut, c’est tout le métier d’enseignant-chercheur qui doit être revu. Non, vous n’êtes plus là pour éduquer, mais pour guider les élèves dans leurs recherches de contenus, et leur permettre d’apprendre tout en utilisant un outil qui leur fournit tout !

Innover en terme d’évaluation
Actuellement, les enseignants n’ont pas la capacité (ni technique ni cognitive) de prouver qu’un devoir a été fait avec chatGPT… Ils ne peuvent que supposer qu’un élève a utilisé l’IA pour rendre une copie parfaite, et c’est à ce moment-là que les modèles d’évaluation doivent évoluer : fini le devoir à la maison, retour au bon devoir sur table, fini les exposés écrits, place aux exposés oraux.
Voici quelques idées concernant les futurs modes d’évaluations possibles (bien sûr, ce ne sont que des idées, et de l’inspiration).

  • L’Entonnoir: Utiliser ChatGPT pour créer des évaluations génériques, incitant les étudiants à approfondir leurs recherches.
  • Le Culte de l’Erreur: Concevoir des sujets qui piègent ChatGPT dans ses erreurs, encourageant les étudiants à vérifier et améliorer le contenu.
  • Le Retour du Présentiel: Difficile d’utiliser ChatGPT en présentiel, mais cette méthode ne résout pas le problème de fond.
  • Grilles d’Évaluation Réinventées: Mettre l’accent sur l’évaluation du processus cognitif plutôt que sur le résultat final. Si la structure et l’information sont fournies par ChatGPT, quel est le critère d’évaluation à mettre en valeur ? Le processus ? Et donc comment évaluer le processus cognitif ? Il pourrait être intéressant de partir d’une question générique, et laisser l’élève construire lui-même son devoir, et d’arriver à dégager le sujet ! À l’image de la classe inversée, on parle ici de devoir inversé !

ChatGPT dans l’enseignement supérieur amène de nouvelles problématiques. Si on ne peut pas lutter contre, que faire ? Quels sont mes recours ? Est-ce que ChatGPT va précipiter l’humanité dans des niveaux intellectuels plus bas ? ChatGPT est une simplification et une facilitation, mais n’est-ce pas aussi une manière de se réinventer, sans perdre de vue que l’esprit critique doit être conservé, et c’est sûrement ce dernier qui doit être votre objectif premier !

Liens utiles :